Ce dimanche 16 août, la lumière de fin d’après-midi est pâle
et m’appelle à aller sillonner les rues de Cayenne, en scooter et avec mon
appareil photo. Cayenne tombe en ruine. Les rues sont (co)vides. Dimanche et
couvre-feu sans fin oblige. Quelques pauvres âmes sont avachies au sol, le dos
contre un mur, l’air hébété, sonné, presque halluciné. D’autres sont assis
devant chez eux, plongés dans leurs portables. Aux balcons, on entend les
dominos claquer mais pas les rires et cris habituels. Déjà moribond, le centre-ville
commerçant ne se relèvera pas, les bâtisses créoles inhabitées se désagrègent
et partout, sur les murs abandonnés, la végétation se déploie.