Balade de Crazy Horse #2

 

Balade de Crazy Horse

 

La nuit, en observant bien, on peut trouver de petits bijoux comme celui-ci. Cette rainette ponctuée m'a ainsi donné rendez-vous tous les soirs, une fois la fraîcheur tombée, toujours sur la même plante, un cactus ondulé. Je m'étonnais à chaque fois qu'elle se laisse attraper aussi facilement, se déplaçant ensuite, par mouvements saccadés, sur ma main. Jusqu'à se hisser en haut de mon majeur, bien involontairement tendu, vous pensez bien.

 Esprits et totems

 Florilège de papillons, tous capturés avec mon téléphone, sur mon lieu de travail, en pleine campagne.

Immensité pour soi

La digue

C'est une longue route

La fine équipe

Le chien qui flottait dans l'espace

 Encéphalogramme plat

 S'enfonçant dans le marais

 

Ce dimanche 16 août, la lumière de fin d’après-midi est pâle et m’appelle à aller sillonner les rues de Cayenne, en scooter et avec mon appareil photo. Cayenne tombe en ruine. Les rues sont (co)vides. Dimanche et couvre-feu sans fin oblige. Quelques pauvres âmes sont avachies au sol, le dos contre un mur, l’air hébété, sonné, presque halluciné. D’autres sont assis devant chez eux, plongés dans leurs portables. Aux balcons, on entend les dominos claquer mais pas les rires et cris habituels. Déjà moribond, le centre-ville commerçant ne se relèvera pas, les bâtisses créoles inhabitées se désagrègent et partout, sur les murs abandonnés, la végétation se déploie.